jeudi 10 novembre 2016

De toxique à souffrant...

On entend souvent parler des gens "toxiques" comment s'en débarrasser, etc,etc...  Avec le temps, j'ai compris que ces personnes avaient souvent un point en commun : une très grande souffrance. Bien que ça ne justifie pas, en aucun cas, leurs comportements autodestructeurs ou encore nocifs envers nous, ça nous aide à comprendre... Ca m'a inspiré cet article. Bonne lecture!


Sa mère l’a eu a 16 ans et est prestataire de sécurité du revenu, elle n’a pas connu son père, sa sœur s’est suicidée, son oncle l’a élevé, elle découvre à 12 ans qu’elle est adoptée, elle a vécu de l’intimidation, elle a fait 6 écoles primaires différentes, son frère l’a agressée sexuellement, sa grand-mère est en prison, son grand-père s’est aussi suicidé, sa cousine c’est Céline Dion, pi son chien s’est sauvé de la SPCA… Tout ce qui est écrit là est possible, tout ce qui est écrit là est atroce (sauf pour Céline là), tout ce qui est écrit là est beaucoup trop pour une seule et unique personne… Mais tout ça peut être vraie.

Ça fait que si tu me dis ça, je vais te croire, je vais t’écouter, je vais essayer de t’aider, je vais vouloir être ton amie. Et un jour, je vais me rendre compte que ton histoire est inventée de moitié et je vais t’en vouloir. Mais le pire, c’est que ton histoire, même si c’est juste la moitié de ce qui est écrit en haut, je la trouve injuste, je voudrais t’aider, mais maintenant je sais que tu peux me mentir. Ça se peut que je continue un peu notre relation,  parce que je me dis que tu es comme ça à cause de tout ce que tu as vécu… et là je vais encore entendre des histoires ahurissantes, tu vas peut-être même me mêler à tes histoires, inventer des choses sur moi, me tendre un piège et me mettre dans le trouble ou quelqu’un que j’aime... Je comprends que tu as souffert, que tu ne sais pas vraiment comment ça fonctionne les relations, je comprends que tu souffres encore, mais je comprends aussi qu’on mérite mieux que de se faire mener en bateau constamment.

Ceci est arrivé en partie, pour vrai, quelques fois, à moi, à des amis et à des gens que j’aime. Depuis ce temps là, je suis moins sociale. Je suis super sympathique, quand je te rencontre dans la rue, parce que tu es un être humain qui souffre et qui en a bavé, beaucoup, trop, plus qu’une personne peut en prendre… Mais je suis désolée, je ne peux pas, je suis incapable d’être ton amie : je ne veux pas. Tu ne rentreras pas dans ma maison, je vais te regarder croche quand tu vas flatter mon chien l’air de dire ‘’tu as franchi une limite là’’, quand tu vas me demander de prendre mon fils, je vais inventer que je dois aller changer sa couche. Et si, par le plus grand des hasards, tu te retrouves dans mon cercle limité d’amis, dans ma famille, ou dans mon milieu de travail, je vais être obligée d’être bête, de te paraître frais chier et méchante… Parce que je ne veux pas que les gens que j’aime souffre et je ne veux pas souffrir non plus, à cause de toi...


Je voudrais que tu saches… Je le sais que tu ne mérites pas ça, mais je ne peux pas t’aimer, je ne vais pas t’aimer. Je le sais que tu ne mérites pas ça, mais je n’irai pas te consoler quand tu vas me dire avoir de la peine, être malade, être mal prise, etc. Je voudrais que tu saches que je le sais que tu ne fais pas exprès et que ce n’est pas volontaire. C’est ce que tu connais comme relation, ça fait mal, mais c’est ce qui est rassurant pour toi.  Et sérieusement, je voudrais que tu saches qu’il y a des ressources pour toi, pour t’aider, des CLSC, des travailleuses sociales, des psychologues, des psychiatres. Tu n’es pas folle. Tu en as juste trop vu, trop enduré. Tu mérites d’être aimer correctement, sincèrement, pour la personne que tu es, avec ton vécu réel, mais aussi au-dela de tout ca, trouve cette personne là, celle que tu es, et aimes-toi. 

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