lundi 21 avril 2014

Un lundi de Paques à l'épicerie

J'entends déjà les gens me dire "tu es travailleuse sociale, tu peux bin te payer l'épicerie local", "y a pas de choix icitte!" "ça coute les yeux de la tête".  Calmez vous les sexes et lisez mon article jusqu'au bout! Habituellement, je fais mon épicerie à la coop à Saint-Alexis. (Surtout depuis que je suis accotée avec le gars qui a créé l'achat local) Ce matin, j'avais envie d'aller dans une vraie grosse épicerie là, avec pleins de choix. Donc, je suis allée à Campbellton. J'ai passé devant le nouveau domicile de Kitkat à Tide head et devant l'hôtel où on a trouvé un corps mort, proche du restaurant chinois. Bref, une sortie pleine d’action! Je vous partage maintenant mon expérience concrète à l’épicerie.

Arrivée à l'épicerie, je vois Annette et Robert Mcclean! Je suis toute heureuse, je les aime ces deux là. Je leur vole leur panier, un beau panier là, pas comme à la coop. Je commence. Des légumes, des fruits : à la tonne! Pleins de couleurs! On se croirait au marché Jean Talon! Ah PI DU CHOCOLAT DE PAQUES EN SPÉCIALE QUI A PAS ÉTÉ VENDU! Embarque dans le panier! Des petits gâteaux vachons à n'en pu finir : dans le panier! Des patates douces déjà coupées : dans le panier. Du fromage suisse, du vrai, avec des trous pi toute : dans le panier... Et ainsi de suite pour la chapelure de biscuit oréo, la caisse de pepsi, la trempette aux épinards : j'en passe!

Moi,  ma technique pour faire l'épicerie est simple : je me tape toutes les allées, je prends tous ce que j'aime. Avant d'aller payer, je me cache dans l'allée négligée des chips où tout le monde passe à la vitesse de l'éclair à cause du sentiment de culpabilité qui s'en suit OU de peur de se faire regarder en dessous du nez parce qu'ils s’achètent des chips... Et puis là, je repasse tous ce qui a dans mon panier et enlève les  choses  dont je n'ai pas vraiment  besoin (le chocolat de pâques a pris le bord...). Évidemment y en reste encore des choses inutiles (comme les lavettes lysol... tout le monde sait que c'est ma soeur qui fait le ménage chez moi et qu'y a rien de mieux que de l'eau chaude, du savon à vaiselle, un peu d'eau de javelle et une belle lavette tricoter par grand-maman pour te cleaner un plancher)

Bref, la morale de mon histoire c’est que ça ma couter vraiment plus cher que si je l’avais fait ici mon épicerie, parce que j’ai pris ma voiture, j’ai acheté pleins de choses que je n’avais pas vraiment besoin pi en plus, comme j’étais à Campbellton, j’ai mangé au McDo. Pour couronner le tout, à cause de l’inondation, ça m’a pris le double de temps me rendre sur les lieux et revenir chez moi. Mais vous savez quoi, j’avais pleinement conscience de tout ça avant de partir de chez moi, j’ai fait le choix d’y aller, d’écouter mes envies. Je ne me suis pas faire d’accroire en me disant que j’allais économiser, bien au contraire…

Dans les épiceries à grande surface c'est vrai que tu peux économiser sur le pepsi et que certains articles sont plus souvent en spécial. C’est aussi vrai que c'est facilitant pour les lâches comme moi. Des patates déjà coupées et épluchées; Des salades déjà toutes montées; Des desserts en gâteau vachon tous prêts; Des vinaigrettes, trempettes, sauces que tu n'as qu'à ouvrir. Tu as alors l'impression que tu économises temps, énergie et argent : mais c'est complètement faux! Quand tu consommes consciemment, tu peux aussi faire des économies à la coop.  Quand tu te procures ton 10kg de farine qui vient en spéciale 2-3 fois par année à ton épicerie local : tu économies monétairement. Pourquoi?  puisque tu peux l’utiliser à plusieurs sauces et te faire toi-même tes desserts préférés! De plus, tu développes de la jujotte puisque tu te fais toi-même à manger. Tu as plus conscience de ce que tu manges, ça peut t’amener à te rendre compte que dans tes gâteaux vachons y a du sucre en petit pêché! Tu as davantage de contrôle sur ce qui entre dans ta bouche et, inévitablement, sur ce qui fini par en sortir.

  
De plus, en achetant local, tu encourages ton milieu, tu participes à son dynamisme. Tu contribues au tissu social de ta collectivité. Tu salues ton voisin, ton ami, ton ennemi. Pour certaines personnes, aller à l’épicerie est leur seule activité, leur seul moyen de socialiser. Je les vois les gens passer devant chez moi… Certains vont à l’épicerie 2-3 fois… Ils créent des liens.

Je ne suis pas idiote, j’ai conscience que certains n’ont pas la même situation économique que moi, que mon chum, que la plupart de mes proches… Or, nous sommes loin d’être riches. Pourtant, nous sommes en mesure d’acheter la majorité des aliments dont nous avons besoin réellement ici. Je pense aussi qu’un consommateur averti peut très bien acheter des choses à la fois à Campbellton qu’à la coop. Nous avons des choix à faire. Je demande seulement que nous prenons bien le temps de réfléchir sur l’impact de nos choix, tant ceux touchant notre vie personnelle que ceux concernant celles des autres et de notre communauté. Je voudrais qu’on achète davantage local mais qu’on se donne le droit d’aller à Campbelton quand on le désire sans se sentir coupable également. La différence dans le fond, c’est qu’on soit plus conscient de nos gestes et donc, conséquents avec nos valeurs!



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