J'entends déjà les gens me dire "tu es travailleuse sociale, tu peux bin te payer l'épicerie local",
"y a pas de choix icitte!"
"ça coute les yeux de la tête".
Calmez vous les sexes et lisez mon
article jusqu'au bout! Habituellement, je fais mon épicerie à la coop à
Saint-Alexis. (Surtout depuis que je suis accotée avec le gars qui a créé
l'achat local) Ce matin, j'avais envie d'aller dans une vraie grosse épicerie
là, avec pleins de choix. Donc, je suis allée à Campbellton. J'ai passé devant
le nouveau domicile de Kitkat à Tide head et devant l'hôtel où on a trouvé un
corps mort, proche du restaurant chinois. Bref, une sortie pleine d’action! Je
vous partage maintenant mon expérience concrète à l’épicerie.
Arrivée à l'épicerie, je vois Annette et
Robert Mcclean! Je suis toute heureuse, je les aime ces deux là. Je leur vole
leur panier, un beau panier là, pas comme à la coop. Je commence. Des légumes,
des fruits : à la tonne! Pleins de couleurs! On se croirait au marché Jean
Talon! Ah PI DU CHOCOLAT DE PAQUES EN SPÉCIALE QUI A PAS ÉTÉ VENDU! Embarque
dans le panier! Des petits gâteaux vachons à n'en pu finir : dans le panier!
Des patates douces déjà coupées : dans le panier. Du fromage suisse, du vrai,
avec des trous pi toute : dans le panier... Et ainsi de suite pour la chapelure
de biscuit oréo, la caisse de pepsi, la trempette aux épinards : j'en passe!
Moi, ma technique pour faire l'épicerie
est simple : je me tape toutes les allées, je prends tous ce que j'aime. Avant
d'aller payer, je me cache dans l'allée négligée des chips où tout le monde
passe à la vitesse de l'éclair à cause du sentiment de culpabilité qui s'en
suit OU de peur de se faire regarder en dessous du nez parce qu'ils s’achètent des
chips... Et puis là, je repasse tous ce qui a dans mon panier et enlève les
choses dont je n'ai pas vraiment besoin (le chocolat de
pâques a pris le bord...). Évidemment y en reste encore des choses inutiles
(comme les lavettes lysol... tout le monde sait que c'est ma soeur qui fait le
ménage chez moi et qu'y a rien de mieux que de l'eau chaude, du savon à
vaiselle, un peu d'eau de javelle et une belle lavette tricoter par grand-maman
pour te cleaner un
plancher)
Bref, la morale de mon histoire c’est que
ça ma couter vraiment plus cher que si je l’avais fait ici mon épicerie, parce
que j’ai pris ma voiture, j’ai acheté pleins de choses que je n’avais pas
vraiment besoin pi en plus, comme j’étais à Campbellton, j’ai mangé au McDo. Pour
couronner le tout, à cause de l’inondation, ça m’a pris le double de temps me
rendre sur les lieux et revenir chez moi. Mais vous savez quoi, j’avais
pleinement conscience de tout ça avant de partir de chez moi, j’ai fait le
choix d’y aller, d’écouter mes envies. Je ne me suis pas faire d’accroire en me
disant que j’allais économiser, bien au contraire…
Dans les épiceries à grande surface c'est vrai que tu peux
économiser sur le pepsi et que certains articles sont plus souvent en spécial. C’est
aussi vrai que c'est facilitant pour les lâches comme moi. Des patates déjà
coupées et épluchées; Des salades déjà toutes montées; Des desserts en gâteau
vachon tous prêts; Des vinaigrettes, trempettes, sauces que tu n'as qu'à
ouvrir. Tu as alors l'impression que tu économises temps, énergie et argent :
mais c'est complètement faux! Quand tu consommes consciemment, tu peux aussi
faire des économies à la coop. Quand tu
te procures ton 10kg de farine qui vient en spéciale 2-3 fois par année à ton
épicerie local : tu économies monétairement. Pourquoi? puisque tu peux l’utiliser à plusieurs sauces
et te faire toi-même tes desserts préférés! De plus, tu développes de la
jujotte puisque tu te fais toi-même à manger. Tu as plus conscience de ce que
tu manges, ça peut t’amener à te rendre compte que dans tes gâteaux vachons y a
du sucre en petit pêché! Tu as davantage de contrôle sur ce qui entre dans ta
bouche et, inévitablement, sur ce qui fini par en sortir.
De plus, en achetant local, tu encourages ton milieu, tu
participes à son dynamisme. Tu contribues au tissu social de ta collectivité.
Tu salues ton voisin, ton ami, ton ennemi. Pour certaines personnes, aller à l’épicerie
est leur seule activité, leur seul moyen de socialiser. Je les vois les gens
passer devant chez moi… Certains vont à l’épicerie 2-3 fois… Ils créent des
liens.
Je ne suis pas idiote, j’ai conscience que
certains n’ont pas la même situation économique que moi, que mon chum, que la
plupart de mes proches… Or, nous sommes loin d’être riches. Pourtant, nous
sommes en mesure d’acheter la majorité des aliments dont nous avons besoin
réellement ici. Je pense aussi qu’un consommateur averti peut très bien acheter
des choses à la fois à Campbellton qu’à la coop. Nous avons des choix à faire.
Je demande seulement que nous prenons bien le temps de réfléchir sur l’impact
de nos choix, tant ceux touchant notre vie personnelle que ceux concernant celles
des autres et de notre communauté. Je voudrais qu’on achète davantage local
mais qu’on se donne le droit d’aller à Campbelton quand on le désire sans se
sentir coupable également. La différence dans le fond, c’est qu’on soit plus
conscient de nos gestes et donc, conséquents avec nos valeurs!
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