jeudi 10 novembre 2016

Quand on veut un bébé

Tu sais que c'est lui. Tu l'as trouvé. C'est le bon. Il n'est pas parfait, vous ne pensez pas toujours pareille, tu trouves qui sort des années 50, mais tu l'aimes, vos valeurs sont les mêmes, les tiennes un peu plus nuancées. Ça faque envoie la maison, l'hypothèque, le chien. Ta famille devient sa famille et la sienne la tienne. Un jour, vous parlez bébé, vous en voulez, beaucoup, une grande famille. Tu arrêtes la pilule... 

Un an passe, un arrêt de travail de deux mois derrière la cravate (parce que tu es toute fucked up dans ta tête ), aucune menstruations, tu te retrouves chez le médecin, tu as le syndrôme des ovaires polykystiques(SOPK) ... va falloir prendre des hormones!

Depuis un an, tu t'en ai fait des scénarios : "Il va me crisser là c'est sure! Il veut des enfants et je ne suis pas capable de lui en donner". Depuis un an tu t'en ai posé des questions "ai-je le droit de le priver de ce bonheur là? Devrais-je partir? Le laisser recommencer sa vie avec quelqu'un d'autre? Une qui serait capable..." . Depuis un an tu en as haiit du monde: L'osti de manipulatrice rendu à son troisième chum coker, sa deuxième dépression, enceinte de son quatrième enfant, l'ado qui est pas certaine c'est qui le père de son fils, qui comme sa mère voulait un enfant à 15 ans, qui partage des statuts facebook "je t'aime déjà mon petit amour de 23 semaines, j'ai trop hate de te serrer dans mes bras ", et sans oublier ces gens qui t'ont demandé "Pi c'est quand que vous nous faites un beau p'tit bébé?" 

Tu l'as trouvé bon ton amoureux de traverser ça avec toi. Tu vas le trouver encore meilleur d'affronter ce qui s'en vient. Avec son horaire atypique, une procréation "timée" au quart de tour, une blonde sous pression, qui prend sa température, fait des tests d'ovulation et qui analyse chaque cycle menstruel auquel tu comprends que dal: ça ne sera pas facile. Lui il aurait laisser les choses aller, pas pressé, il ne comprends pas tout, il croit que ça passe ça le SOPK,comme un rhume,  mais il fait un effort, pour toi, parce que c'est ton rêve, votre rêve. 

Vous allez l'avoir votre bébé, le plus beau, le meilleur. Vous allez être chanceux, mais vous, vous deux, vous le savez particulièrement étant donné le contexte. Vous le savez il se passe quoi dans la tête d'une maman avec des problèmes de fertilité, vous le savez que le papa aussi au début il a peur que ce soit lui le problème, et qu'un garçon, dans sa perception ça vient aussi, faussement, affecté sa virilité. Vous savez tout ça, mais vous vous accrochez au but ultime: l'enfant. Que vous allez aimer, celui auquel vous répondrez à ses besoins tant physiques que psychologiques. Il viendra. Quand? On ne sait pas. Comment? ( naturellement, hormone, adoption, enfant de coeur...) On ne sait pas exactement non plus. Mais il viendra. 

De toxique à souffrant...

On entend souvent parler des gens "toxiques" comment s'en débarrasser, etc,etc...  Avec le temps, j'ai compris que ces personnes avaient souvent un point en commun : une très grande souffrance. Bien que ça ne justifie pas, en aucun cas, leurs comportements autodestructeurs ou encore nocifs envers nous, ça nous aide à comprendre... Ca m'a inspiré cet article. Bonne lecture!


Sa mère l’a eu a 16 ans et est prestataire de sécurité du revenu, elle n’a pas connu son père, sa sœur s’est suicidée, son oncle l’a élevé, elle découvre à 12 ans qu’elle est adoptée, elle a vécu de l’intimidation, elle a fait 6 écoles primaires différentes, son frère l’a agressée sexuellement, sa grand-mère est en prison, son grand-père s’est aussi suicidé, sa cousine c’est Céline Dion, pi son chien s’est sauvé de la SPCA… Tout ce qui est écrit là est possible, tout ce qui est écrit là est atroce (sauf pour Céline là), tout ce qui est écrit là est beaucoup trop pour une seule et unique personne… Mais tout ça peut être vraie.

Ça fait que si tu me dis ça, je vais te croire, je vais t’écouter, je vais essayer de t’aider, je vais vouloir être ton amie. Et un jour, je vais me rendre compte que ton histoire est inventée de moitié et je vais t’en vouloir. Mais le pire, c’est que ton histoire, même si c’est juste la moitié de ce qui est écrit en haut, je la trouve injuste, je voudrais t’aider, mais maintenant je sais que tu peux me mentir. Ça se peut que je continue un peu notre relation,  parce que je me dis que tu es comme ça à cause de tout ce que tu as vécu… et là je vais encore entendre des histoires ahurissantes, tu vas peut-être même me mêler à tes histoires, inventer des choses sur moi, me tendre un piège et me mettre dans le trouble ou quelqu’un que j’aime... Je comprends que tu as souffert, que tu ne sais pas vraiment comment ça fonctionne les relations, je comprends que tu souffres encore, mais je comprends aussi qu’on mérite mieux que de se faire mener en bateau constamment.

Ceci est arrivé en partie, pour vrai, quelques fois, à moi, à des amis et à des gens que j’aime. Depuis ce temps là, je suis moins sociale. Je suis super sympathique, quand je te rencontre dans la rue, parce que tu es un être humain qui souffre et qui en a bavé, beaucoup, trop, plus qu’une personne peut en prendre… Mais je suis désolée, je ne peux pas, je suis incapable d’être ton amie : je ne veux pas. Tu ne rentreras pas dans ma maison, je vais te regarder croche quand tu vas flatter mon chien l’air de dire ‘’tu as franchi une limite là’’, quand tu vas me demander de prendre mon fils, je vais inventer que je dois aller changer sa couche. Et si, par le plus grand des hasards, tu te retrouves dans mon cercle limité d’amis, dans ma famille, ou dans mon milieu de travail, je vais être obligée d’être bête, de te paraître frais chier et méchante… Parce que je ne veux pas que les gens que j’aime souffre et je ne veux pas souffrir non plus, à cause de toi...


Je voudrais que tu saches… Je le sais que tu ne mérites pas ça, mais je ne peux pas t’aimer, je ne vais pas t’aimer. Je le sais que tu ne mérites pas ça, mais je n’irai pas te consoler quand tu vas me dire avoir de la peine, être malade, être mal prise, etc. Je voudrais que tu saches que je le sais que tu ne fais pas exprès et que ce n’est pas volontaire. C’est ce que tu connais comme relation, ça fait mal, mais c’est ce qui est rassurant pour toi.  Et sérieusement, je voudrais que tu saches qu’il y a des ressources pour toi, pour t’aider, des CLSC, des travailleuses sociales, des psychologues, des psychiatres. Tu n’es pas folle. Tu en as juste trop vu, trop enduré. Tu mérites d’être aimer correctement, sincèrement, pour la personne que tu es, avec ton vécu réel, mais aussi au-dela de tout ca, trouve cette personne là, celle que tu es, et aimes-toi.